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23/12/2012

On n’est jamais mieux servi que par soi-même

Vous avez vu cette pub à la télévision, où un type invité à déjeuner chez des amis apporte son camembert. Elle est bien naze, je ne me souviens pas de la marque du calendos, mais pourtant elle m’amuse car elle contient une part de vérité.

Quand je vais dîner chez des copains, j’apporte toujours quelque chose, comme tout le monde. On ne peut pas se pointer les mains vides chez les gens, le sourire en banane et la serviette autour du cou en zieutant discrètement se qui se mitonne en cuisine. Ca ne se fait pas. Au début j’hésitais, quoi apporter ? Un Tupperware de taboulé fait maison, un pack de yaourts aux fruits, tout cela ne me semblait pas bien sérieux et risquait de faire double emploi avec le menu prévu par mes hôtes.

Je dirais même que je trouvais l’idée infâmante pour la cuisinière qui m’accueillait. Apporter son manger, c’était ne pas lui faire confiance, craindre que ce ne soit pas bon ou pire, qu’il n’y ait pas assez à manger pour tous. Vous voyez dans quel état d’esprit tourmenté je me retrouvais à l’aube de mes premières sorties en ville.

Certes, il y a toujours le bouquet de fleurs qui fait plaisir mais je le réserve aux invitations chez des inconnus ou des gens que je fréquente peu. Plan B ou joker qui ne doit pas être écarté d’emblée, mais solution impersonnelle et neutre. La maîtresse de maison vous remercie chaudement, le met dans un vase du salon et tout le monde l’oublie aussitôt.

Finalement j’ai fait jouer ma fibre égoïste, qui quoi qu’on en dise nous anime tous, et j’ai élu la bouteille de vin, présent idéal pour répondre à une invitation à dîner. Quelle meilleure carte de visite dans cette situation ? Je l’ai choisie à mon goût car j’ai bien l’intention d’y téter et si mes amis ont toujours de très bons vins – et en quantité – au menu, une bouteille de plus ne fait jamais de tort à personne. Au pire, elle attendra son tour dans leur cave pour ma prochaine venue et on la ressortira en s’exclamant tout en recherchant à quelle occasion je l’avais apportée.  

N’est-ce pas le cadeau idéal ? Soit on en profite tous immédiatement, soit on en diffère le plaisir mais il ne croupit pas dans un coin ou sur une étagère dans l’indifférence générale. Ce qui, par parenthèse, ne peut pas s’appliquer au camembert…  

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