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29/12/2012

Ceux dont on se sépare

Fin décembre, début janvier, c’est l’époque où l’on va échanger vœux de bonnes fêtes et de bonne année avec nos proches et nos amis. Nous sommes à cet instant qui est aussi pénible, où l’on va éplucher nos carnets d’adresses pour n’oublier personne.

Pourquoi pénible me demanderez-vous, puisqu’il s’agit de souhaiter joie et bonheur à ceux que l’on aime ? Parce qu’en consultant vos listes de correspondants vous allez constater que l’envie d’écrire à certains vous manque. Ou bien vous rendre compte que des amis perdus de vue depuis une éternité squattent encore votre carnet d’adresses. C’est donc en cette fin d’année, l’occasion ou jamais de faire du ménage et d’éliminer tous ceux qui se sont détachés de votre sphère de relations.

Un premier tri simple mais particulièrement douloureux, consiste à retirer de votre liste ceux qui sont décédés, souvent des membres de votre famille. Les rayer dans votre carnet, c’est un peu les enterrer une seconde fois, les faire disparaître des preuves tangibles de leur existence. Désormais ils n’auront plus de place que dans vos souvenirs, mais consolation, c’est souvent la plus belle.

Un second pointage, aisé lui aussi, conserver les amis proches et la famille ou du moins tous ceux qui vous sont chers, sans même que vous vous posiez la question. Tous vos potes et familiers indiscutables, votre bande, votre famille, votre tribu, votre poss, quelque soit le nom que vous donniez à la clique qui reflète votre vie.  

Enfin arrive la partie la plus délicate du grand ménage. Tous ceux pour lesquels on hésite sur le sort de leur avenir. Dans le carnet d’adresses de mon agenda, je ne conserve que les proches, ceux dont j’ai noté les coordonnées téléphoniques bien sûr, mais surtout les adresses. Donc ceux que je vais voir ou à qui j’écris, cartes postales ou de vœux. Ici, le tri est rapide et se déduit du point numéro un, n’en sortent que les décédés.

Où ça se complique sérieusement, c’est pour épurer la liste des correspondants dans ma messagerie Internet. Là, par laxisme, sont entrés à côté des vrais amis, de vagues relations ou des correspondants temporaires dont j’ai carrément oublié qui ils étaient. Un par un je vais étudier leur cas. Celui-là dégage, celui-ci je le conserve. Et lui ? Un bon copain, des images et des souvenirs me remontent à la mémoire, je souris à leur évocation, mais quand ai-je eu de ses nouvelles pour la dernière fois, impossible de m’en rappeler et déjà l’an dernier j’avais hésité à le conserver. Cette fois, avec regret ou mélancolie, j’appuie sur la touche SUPPR de mon clavier d'ordinateur et il disparaît à jamais dans les limbes de la virtualité.

Et tous ceux-là, mes anciens collègues de travail. Leur sort était scellé depuis mon départ de la boîte, même si j’ai tenté durant quelques temps de faire semblant, un mail de temps à autre pour prendre la température de la boutique et donner de mes nouvelles, mais à quoi bon, je suis chez moi à me la couler douce et eux continuent à trimer de plus en plus dur et de plus en plus vite, « depuis que tu es parti, tout à bien changé, tu ne reconnaitrais plus rien, veinard, tu t’es barré au bon moment ! » disait un dernier échange. Pourquoi jouer la comédie et faire comme si j’allais les revoir ? Nos vies ont pris des directions opposées, aucune fâcherie entre nous, rien que le cours de nos vies qui se scinde, chacun suit sa voie paisiblement. Allez, c’est dit, aujourd’hui je suis décidé, je supprime tout ce pan de mon ancienne vie. Sans regrets ni remords, qui ne font qu’alourdir le fardeau de nos existences.  

La tâche m’a couté, comme toutes les décisions que l’on prend mais l’an prochain à la même époque, je n’aurai pas à me reposer la question, je le garde ou pas celui-là ? J’ai fait ma part du travail, à vous maintenant d’en faire autant dans votre carnet d’adresses : et Corboland78 je le garde ou pas celui-là ?    

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