A-t-on découvert les limites de l’éternité ?

Les débats actuels autour du mariage gay incitent à réfléchir sur ce qui était jusqu’alors la règle unique, le mariage hétérosexuel, c'est-à-dire cet instant où un homme et une femme se jurent fidélité pour l’éternité ou jusqu’à ce que la mort les sépare. Les divorces et séparations sont devenues monnaie courante, les familles recomposées deviennent la nouvelle norme, dans ces conditions une question se pose inéluctablement, les hommes et les femmes peuvent-ils vivre ensemble éternellement ? Ca ressemble à une provocation mais pourtant.

De nos jours on le voit, les règles ancestrales ou culturelles s’effondrent, le poids des traditions ne contient plus la chape qui jadis retenait les revendications de divorce et les hommes et les femmes peuvent faire valoir leur « moi » débarrassé de ces fardeaux sociaux. Ni critique, ni approbation, ce n’est qu’un constat.

On peut certainement trouver de multiples explications à cet état de fait mais il en est une primordiale, c’est l’allongement de l’espérance de vie. Jadis quand on se mariait, les serments pour l’éternité ne duraient en réalité que pour quelques années car les guerres et les maladies frappaient sévèrement. Petit à petit ces fléaux ont régressé et aujourd’hui nos vies durent beaucoup plus longtemps qu’autrefois. Dans ces conditions, se marier aujourd’hui, c’est théoriquement s’engager pour soixante ans ou plus. L’éternité qui n’était qu’un bon mot, doit désormais être prise au pied de la lettre, d’où le malaise et les conséquences qui en découlent, à savoir lassitude puis divorce. 

Les générations charnières en souffrent et en souffriront encore dans les années à venir, mais le jour viendra où la réalité des faits sera acceptée par tous, ce qui rendra la vie des hommes et des femmes plus agréable. Et cette réalité, c’est que les êtres humains ne peuvent plus vivre ensemble toute une vie, qu’ils soient en couples hétéro ou homosexuels. Six mois ou quinze ans, peut-être, il n’y aura jamais de règle générale, mais amour ne rimera plus jamais avec toujours.