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03/04/2013

Voyage autour de ma chambre (4)

Les Indiens du Canada ont une coutume charmante, les pièges à rêves, des petits objets comme des toiles d’araignée qu’on accroche près des berceaux des bébés pour attraper les mauvais rêves et les mauvaises pensées. Je ne possède pas ce genre de talisman et je n’en ai guère besoin car dans ma chambre je dors comme un bébé.

Bois et moquette, bleu et blanc, telles sont les matières et les couleurs propices à mon  endormissement, avec face au grand lit, une grande reproduction d’une toile de Quilici, le peintre de la lumière et de la Méditerranée, représentant une ruelle de Mykonos ou d’une quelconque île grecque. Le bleu de la mer et le blanc des murs des maisons explosent sous la crudité du soleil qu’on devine torride. Quand je me couche, juste avant d’éteindre la lumière, et quand je me réveille tôt le matin, c’est sur cette vision de vacances que je termine ou commence ma journée.

Cette pièce accueillante recèle pourtant de grands mystères. Dès que vient la nuit et que je m’endors, je n’ai aucune idée de se qui s’y trame jusqu’au matin. Quand je dors, je dors et ce n’est pas un vain mot. Je n’ai jamais, absolument jamais, souvenir de mes rêves. Si on m’interrogeait je jurerais que je ne rêve pas, pourtant la science dit le contraire, alors je m’incline. Ma douce me raconte parfois les siens, j’en suis chaque fois abasourdi, tant elle en retient le défilé exact ce qui est d’autant plus méritoire que ses songes sont extraordinaires de complexité et d’évènements incongrus.

Petite parenthèse, elle qui n’est pas du genre rêveuse quand elle est éveillée, fait des rêves et cauchemars extravagants dont elle se souvient, tandis que moi, qui peut me laisser aller à la rêverie dans ma période d’éveil, je n’ai aucun souvenir de ma séquence nocturne. Ceci explique peut-être cela ? En tout cas, ce m’est une grande déception de ne pouvoir jeter un œil sur le contenu de mes nuits, car je suis certain qu’il révélerait des trésors d’évènements que je pourrais utiliser pour rédiger des billets pour ce blog. Souvent le cordonnier est le plus mal chaussé.   

Remarquez, ce n’est pas parce qu’une longue partie de mes journées me reste inconnue – c’est d’ailleurs extraordinaire de ne pas savoir ce que je fais durant huit heures chaque jour ? – qu’il m’est interdit d’imaginer. Peut-être suis-je un loup-garou ou un vampire vivant des aventures hors du commun… enfin bon, ce sont des exemples sans plus mais cet excès d’imagination me sert à compenser ce que je crois plus probable, à savoir que je suis un tas de gras, d’os et d’eau immobile dans son lit, ronflant comme une vieille chaudière jusqu’à ce que la lumière matinale le réveille. Bien moins exaltant, mais certainement plus crédible.

Certains disent que le sommeil est l’antichambre de la mort, si cela est vrai, tant mieux. Quand je me couche pour dormir – car on peut aussi se coucher pour dormir - je m’endors aussitôt, alors quand viendra l’heure, si je passe de vie à trépas aussi simplement, ça m’ira très bien.

Mais je sens que mes histoires commencent à vous assoupir, nous allons donc y mettre un terme pour aujourd’hui, en attendant la dernière étape de notre voyage.

A suivre…

 

 

 

 

 

 

 

 

07:00 Publié dans Voyages | Tags : voyage, chambre, rêves, sommeil | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

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