Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/05/2013

L’aquaboniste reprend du service

Je peux dire qu’il n’y a pas une seule journée où je ne trouve matière à me désoler. Bien sûr il y l’âge qui voûte mes épaules et embrume mon cerveau, mais quand même. J’ai beau faire de gros efforts pour ne pas tomber dans le « c’était mieux autrefois », l’affreuse formule qui dénonce le réactionnaire ou le petit vieux s’embarquant dans la navette conduisant directement vers la maison de retraite, rien n’y fait, chaque jour m’afflige un peu plus que la veille.

Dès qu’il pleut comme à Troyes, ce sont des inondations dignes du tiers-monde qui noient des régions qu’on imaginait vivant tranquillement leur vie provinciale. Dès qu’une fête est organisée dans l’espace public, ce sont casseurs et dégradations qui viennent ternir la joie populaire, on vient encore le voir avec le PSG sacrant son titre de Champion de France au Trocadéro. Je pourrais multiplier les exemples où des faits banals déclenchent des évènements extraordinaires. Je ne dis pas qu’il n’y a jamais eu d’inondations ou d’émeutes autrefois, mais désormais elles deviennent monnaie courante. On se demande même, pourquoi on s’en étonne encore et pourquoi ces évènements font les unes des médias ; j’imagine que la raison vient du fait que ce sont toujours des gens d’un « certain âge » qui sont aux manettes des pouvoirs et qu’inconsciemment (ou pas) ils ont le souvenir de temps anciens moins perturbés.

Derrière le paravent bien commode de particuliers ou d’organisations indépendantes de toutes sortes qui tentent de maintenir ce monde debout encore, et je ne peux que féliciter leur enthousiasme, on a un peu le sentiment que les dés sont jetés et que tous les efforts seront vains. Le raisonnement dans nos inconscients collectifs paraît être le suivant, si nous étions immortels ça vaudrait le coup de construire quelque chose, mais vu qu’on mourra tous à la fin, pourquoi s’emmerder ?

Quand j’entends ou lis que des scientifiques bossent avec de bons espoirs de prolonger la vie humaine de manière très significative, je me demande souvent si comme les Danaïdes, ils ne remplissent pas un tonneau sans fond. Vivre de plus en plus longtemps, pour voir notre environnement se dégrader de plus en plus, quelle belle affaire. A première vue, ça ressemble à une arnaque, ce qui serait plausible puisqu’ainsi ils obtiennent des crédits pour leurs recherches qui elles-mêmes maintiennent leurs emplois !

Vous allez penser que je souhaite hâter ma fin de vie pour échapper à tout ce merdier ambiant, pourtant là aussi rien ne garantit plus que le repos soit éternel. Imaginez qu’il y ait une vie après la mort, si c’est pour retrouver au Paradis mon voisin bricoleur, merci beaucoup. D’un autre côté, ce pauvre gars ne mérite pas l’Enfer pour autant.

D’où cette conclusion, que nos vies soient raisonnablement longues et surtout, que rien d’autre n’existe après le tomber du rideau, puisqu’à quoi bon. 

 

07:00 Publié dans Echos de ma vie | Tags : vie, mort | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

Les commentaires sont fermés.