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30/06/2015

Le jour du marché

Chez moi, le marché se tient trois fois par semaine mais c’est bien entendu le dimanche qu’il prend toute sa saveur, particulièrement quand l’été brille de tous ses feux comme en ce moment.

Ce dimanche donc, j’étais venu y acheter mes fruits et quelques légumes chez mon dealer habituel. Habituel depuis peu, pour être franc car il faut dire que j’ai du mal à trouver un marchand offrant une qualité de produits pérenne. Pendant quelques semaines, c’est parfait et puis ça se dégrade ou bien on me vend des kiwis qui mettent dix jours à mûrir dans ma cuisine ou bien des avocats qui s’avèrent pourris quand je les ouvre… bref, ça m’énerve et je change de boutique. J’en ai déjà épuisé plusieurs et même s’ils sont nombreux sous la halle, je vais finir par voir tarir le filon. Plus globalement, j’ai le vague sentiment que la qualité des fruits n’est plus réellement au rendez-vous ? Basta, je ne suis pas ici aujourd’hui pour râler ou critiquer. Au contraire.

Au contraire, car je voulais surtout chanter les louanges d’une visite au marché. On se balade dans les allées, les stands de fruits et légumes explosent de couleurs, du jaune des bananes au rouge des poivrons, en passant par les verts et jaunes des salades ou le merveilleux violet cardinal des aubergines. Les barquettes de framboises sont sympathiques et les bouts de melons en dégustation sur l’étal, bien sucrés. Le fromager n’est pas moins attirant, ses produits ronds, carrés, en bûches ou en triangles, voire en pyramides laissent échapper des senteurs variées et là encore, des lichettes de fromages sont offertes.

Les bouchers et mieux encore les charcutiers qui font traiteurs commencent sérieusement à me faire saliver, une tranche de saucisson ici, une mini tartinette de pâté là, n’apaisent pas ma faim, au contraire. Le poissonnier affole moins, mais parfois des poissons étonnent par leurs couleurs, leurs dents ou leurs grandes gueules et quand un genre de petit requin se vautre sur la glace pilée, c’est tout juste si l’envie ne me prend pas de l’immortaliser par une photo sur Facebook. Un boulanger artisanal nous compte parmi ses clients grâce à son délicieux pain de seigle aux fruits secs, une gourmandise à manger entre les repas dont ma femme raffole. Autour de la halle, les camelots ont dressé leurs tréteaux, vêtements, bouquins de photos et livres pour enfants, produits régionaux, selon les semaines, l’un est présent et l’autre pas.  

Avant de repartir, un petit café en terrasse du troquet permanent implanté sous la halle. Place privilégiée pour regarder le spectacle. Les femmes en jupes légères et chapeau coquin, les hommes en bermudas la bedaine avantageusement en avant, les lunettes de soleil sur le nez pour les unes, sur le front pour les autres. Le panier au bras ou le caddie à roulettes trainé paresseusement, on fait la queue, on hésite et on choisit, on discute avec le commerçant ou une connaissance croisée dans la file. Ambiance bon enfant, c’est dimanche on n’est pas pressé, il fait beau mais pas encore trop chaud à cette heure, on en profite. Les vacances approchent, nous en prenons un acompte.  

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