06/01/2016
Calinothérapie
Je reviens à l’instant de chez mon coiffeur et je me sens comme sur un petit nuage. Je prends toujours mon rendez-vous pour la première heure, dès l’ouverture, car premièrement je n’ai pas à attendre mon tour et deuxièmement, étant à peine réveillé encore, je profite de la séance à son maximum.
A peine installé dans le fauteuil, dès que le coiffeur active ses ciseaux, je suis plongé dans une sorte de délicieux coma éveillé. Je ne peux plus parler, happé par le tchic-tchic des ciseaux autour de mes oreilles, la musique du salon en sourdine, les conversations lointaines des autres clients ou clientes, j’ai l’impression d’être dans un autre monde. Un monde fait de douceur, au confort ouaté.
Dans la glace, je m’aperçois entre mes paupières mi-closes, changer de tête petit à petit sous les coups habiles du coiffeur ; les ciseaux, la tondeuse, ses mains, tout s’active autour de ma tête en un ballet gracieux que je suis de loin, perdu dans une contemplation béate. A peine suis-je réveillé par la soufflerie du sèche-cheveux, signal de la fin proche de cette séance de calinothérapie.
Je remets mes lunettes, l’artiste passe un miroir autour de mon crâne pour me faire admirer son travail, j’acquiesce d’un sourire complice et je m’extrais péniblement de mon fauteuil pour rejoindre la caisse. Un peu plus de vingt euros pour à peine vingt minutes de bonheur, les plaisirs tarifés ne sont pas onéreux.
10:02 Publié dans Echos de ma vie | Tags : coiffeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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