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27/07/2008

L'école est finie

Les scolaires sont en vacances, je le constate dans les transports, ce qui me rappelle le temps de l’école. J’ai le souvenir craintif d’un professeur de Sciences Naturelles qui me foutait une trouille bleue. Il s’appelait monsieur Lombardo et parlait avec une grosse voix caverneuse et un accent pied-noir qui me terrifiait à chaque fois qu’il m’interrogeait. C’est avec lui que j’ai découvert le monde fascinant des gastéropodes, des amibes et des spores des champignons quand j’étais au collège à Herblay. Avec lui aussi que je me suis retrouvé à disséquer des lombrics, ouverts sur toute leur longueur et crucifiés avec des épingles à têtes colorées sur des plaques de liège. Dieu merci le cri du lombric est timide et les plus grandes souffrances sont muettes. Avec lui encore que l’œil vissé au microscope j’ai vu des invertébrés battant des cils dans des liquides que j’imaginais purs de toute souillure. Je commençais à découvrir que la vie n’est pas toujours très ragoutante. Il était le seul professeur à avoir sa salle de classe personnelle pour des raisons évidentes de matériel à y entreposer. Elle était située au rez-de-chaussée du bâtiment, sous le préau, avec de lourds rideaux noirs que l’on tendait quand le professeur nous projetait des diapositives. Seul moment de sérénité pour moi car pendant ces séances il ne nous interrogeait jamais, il parlait tout seul, alors que le reste du temps il était toujours enclin à vous poser des questions quand on s’y attendait le moins. Des vitrines autour de la pièce exposaient des squelettes d’oiseaux ou de poules ce qui m’évoquait immanquablement la carcasse du poulet rôti du dimanche midi qu’on finissait plus tard dans la semaine. J’ai toujours eu un esprit assez pragmatique et terre-à-terre. Ces mêmes années j’en ai aussi bavé avec mon prof de Mathématiques, monsieur Bosse dit Bobosse pour faire original. Sa coupe de cheveux en brosse militaire, son ton autoritaire et carré, là encore j’ai particulièrement souffert surtout que j’avais plus d’heures de cours avec lui qu’avec Lombardo. Et souvent quand on souffre on obtient de piètres résultats scolaires, ce fût souvent le cas dans ces matières. Les équations, la trigonométrie et que sais-je encore ? Toutes ces connaissances sataniques m’ont fait suer sang et eau devant le tableau noir ou mes feuilles 21x27 à petits carreaux lors des interros écrites. Nous ne fûmes jamais amis, tant pis pour moi. C’étaient mes dernières années de collège avant d’entrer au lycée à Argenteuil, un lycée mixte, une nouveauté à l’époque signifiant que garçons (ceux avec du duvet entre le nez et la lèvre supérieure) et filles (celles qui gloussent tout le temps) allaient suivre leurs cours dans la même classe. Une autre vie aller commençer !