Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/04/2012

L’effet d’annonce

Les résultats des élections peuvent-ils être divulgués dès la fermeture des premiers bureaux de vote, ou doit-on attendre que tous les bureaux soient clos ? Pour le dire autrement peut-on commencer à donner les premiers résultats vers 18h30 ou doit-on attendre 20h ?

Mettons d’abord de côté le fait qu’à 20h, heure de France métropolitaine, certains bureaux d’outre-mer ne seront pas encore fermés en raison du décalage horaire, ce qui en somme signifie qu’on se fiche un peu de leur avis depuis belle lurette, ou du moins qu’il comptera pour des clopinettes dans le résultat final.

On remarquera aussi qu’entre 18h30 et 20h le délai est de 90mn seulement. Ce qui veut dire pour ceux qui craindraient des élections faussées, que durant ce laps de temps finalement assez court, les électeurs feignasses qui n’avaient pas jugé bon de se déplacer durant toute la journée se ruent en hâte à la dernière seconde pour aller contrecarrer la tendance donnée par les premiers résultats. Et que tous soient du camp en passe d’être battu, sinon ils continueront à regarder la télé sans sourciller. Et qu’ils habitent une grande ville, puisque elles sont seules à ouvrir leurs bureaux jusqu’à 20h. Ca ne doit pas faire grand monde.

En conséquence, la proclamation des premières estimations dès 18h30 ne me choque pas du strict point de vue de la légalité des résultats finaux. Je ne pense pas que cela change quoi que ce soit au résultat de l’élection.

Mon regret, car j’en ai un, c’est de voir une fois encore disparaître un peu de magie dans nos vies modernes. Quand Internet et les Réseaux sociaux n’existaient pas, la France entière assise devant son poste de télévision, attendait 20h et son décompte temps annoncé par les journalistes, avant de voir d’un seul coup, l’écran s’illuminer avec les tronches et les scores des élus. Durant cet instant cathodique de quelques secondes, une nation toute entière vibrait – de joie ou de déception – à l’unisson. Après seulement venaient les cris et les chants, les drapeaux qu’on agite, les rues envahies.

Aujourd’hui Internet va nous gâcher – une fois de plus – ce plaisir. On nous rabâche que la Toile rassemble, en fait elle explose et éparpille. Les résultats vont filtrer à partir de 18h30, certains sauront, d’autres pas et il en est qui préfèreront attendre ce qu’en dit la télévision. Sans utiliser les grands mots « d’unité nationale », ce sont ces quelques minutes de communion volées que je regrette réellement. Mais que peut-on y faire, certainement rien.