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29/05/2011

Le machin au milieu

Je n’avais pas remis les pieds dans le Grand Parc de Marly depuis quelques jours et j’avais hâte de voir où en était la remise en eaux du bassin après les travaux de construction d’un jet qui s’éternisaient un peu trop à mon goût.

Asséché le bassin avait fait fuir la faune, seuls une paire de canards et une famille de bernaches irréductibles, occupaient encore le terrain, errants hagards et étonnés devant ce bouleversement imprévu de leur biotope habituel. Eux et moi surveillions donc la remontée des eaux avec un intérêt certain, attendant que le bassin retrouve son aspect passé et espérant que les pelouses retrouvent leur épaisseur après avoir été dévastées par les tractopelles et autres véhicules à chenilles dont aucun papillon ne voudrait.     

Le ciel était bleu, le soleil à m’en faire mal aux yeux, éclatait en mille feux sur le miroir clapotant du bassin qui lentement retrouvait son niveau. Tout semblait pour le mieux jusqu’à ce que j’aperçoive le machin au milieu de la pelouse. Assez loin de la porte par laquelle j’étais entré dans le parc, des poutres dressées en faisceau attiraient les regards. Imaginant de nouveaux travaux j’approchais pour en savoir plus, le machin ne ressemblant à rien, j’étais dubitatif.

Plus mes pas me rapprochaient de cette interrogation monumentale dressée comme le monolithe de 2001 L’Odyssée de l’Espace et tout aussi explicite, plus la probabilité de travaux s’éloignait. Ce n’était pas un échafaudage, ni même un palan géant ou encore un derrick. C’était là, planté dans le sol, sans protection particulière pour en interdire l’approche et la forme générale intriguait.

Quinze ou vingt mètres de haut, de loin on dirait des poutres en bois rouge mais il s’avère que c’est du métal et en en faisant le tour, la plaque au sol m’a révélé la vérité, il s’agit d’une œuvre du sculpteur français Bernard Venet. A peine rentré chez moi, c’est France-Info qui a éclairé ma lanterne, le parc du château de Versailles accueillera jusqu’au 1er novembre plusieurs œuvres monumentales de l’artiste, construites en acier Corten « dont le ton rouge-brun prend particulièrement bien la lumière, notamment au coucher du soleil. » Comme désormais, le Parc de Marly dépend du château de Versailles, nous avons hérité nous aussi, de ça.  

Je ne suis pas réceptif à l’art moderne c’est vrai. Je sais aussi que les « modernes » d’aujourd’hui seront les « classiques » de demain, il en a toujours été ainsi, donc je ne ferai aucun commentaire sur cet OVNI planté dans « mon » parc. Au demeurant, même si je n’en comprends pas la signification, ce n’est pas trop moche esthétiquement parlant, seule l’incongruité de l’implantation peut étonner mais où mettre un tel engin si ce n’est dans un parc ? La patience venant à bout de tout, dans six mois le machin dégagera de mon espace !  

 

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