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17/10/2012

Marée basse

Quand on se promène on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Surtout quand on ne s’est pas muni de sa canne à pêche.

J’étais sur mes terres de Marly, donc en terrain connu, flânant par les rues et les venelles sans but précis mais toujours l’œil aux aguets, prêt à noter telle ou telle bizarrerie qui puisse faire l’objet d’un billet pour mon blog. L’appareil photo dans mon petit sac à dos, j’allais sans espoir particulier.

Et c’est au détour d’un chemin que je suis tombé nez à nez avec lui. J’aurais pu vous la jouer scientifique, genre : si on reprend l’histoire géologique du bassin parisien « Au début de l'Éocène, période de transgressions et de récessions marines, la mer, venant du nord-ouest, envahit à nouveau le centre du bassin, jusqu'en Champagne à l'est et dans le sud de l'Île-de-France au sud. » C’était une approche possible, mais même moi je me noie un peu dans ces considérations. Alors disons, pour faire simple, qu’il y a très, très longtemps, l’actuel bassin parisien était sous les eaux. Pourquoi en passer par-là, vous direz-vous ?

Tout simplement parce qu’il est possible que ce soit une raison expliquant la présence de cet énorme poiscaille qui me fixe de son regard sans vie. Surpris par la marée basse, le poisson géant – comme ils l’étaient tous à cette époque – s’est échoué sur une plage. Avec le temps, il a séché puis s’est momifié au point de se minéraliser.

Quand les premiers hommes ont commencé à peupler la région, ils en ont fait une divinité locale jusqu’à ce que le culte du merlan tombe en désuétude, remplacé par une religion plus moderne. Pour autant, le totem est resté en place jusqu’à ce jour car il ne gênait personne et il trône désormais, incongru, au bord de cette petite rue ignorée de Marly le Roi.  

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