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25/05/2008

Que d'émotions !

Les sportifs de haut niveau comme moi, confortablement installés dans leurs canapés avec une boisson fraîche à portée de main, se réjouissent car les activités vont reprendre. Echauffés par une fin de championnat de France de football où nous avons dû attendre la dernière journée pour connaître le nom du vainqueur et celui des relégués en seconde division, ce qui avait alimenté un débat aussi houleux que passionnant sur la pertinence et les conséquences d’une vraisemblable descente du PSG dans les abîmes footballistiques nous sommes prêts à affronter la suite des évènements sportifs qui s’annoncent nombreux. Donc Lyon a réussi le doublé championnat et Coupe de France alors que le PSG est de son côté parvenu à se maintenir en première division et à se faire taper en finale de la Coupe. On se demande d’ailleurs pourquoi on parle tant du PSG, car entre ses hordes de supporters débiles et ses résultats minables, voilà un club qui devrait arrêter le football pour se reconvertir dans l’aviron, au moins là il ne ramerait pas pour rien. Quand on a du mal à se servir de ses pieds, on utilise ses mains devaient penser les rugbymen de Toulouse quand ils sont entrés sur la pelouse de Cardiff samedi pour affronter en finale de la Coupe d’Europe les Irlandais du Munster. Une finale qui sentait mauvais dès le départ. Hélas ! S’ils firent des pieds et des mains justement, au coup de pied au cul (ce qui n’est pas permis) donné par le capitaine Toulousain Fabien Pelous à un joueur Irlandais, ceux-ci répliquèrent par un coup de pied (ce qui est autorisé) d’O’Gara qui leur assura les trois points d’écart leur donnant la victoire. Comme quoi, il y a parfois deux pieds deux mesures. Oublions hier et passons à demain, c'est-à-dire Roland Garros, le temple de la petite balle et vitrine des grandes belles bronzées. Pendant une quinzaine, les balles jaunes sur la terre ocre vont nous offrir un plaisir parfait, s’inscrivant parfaitement dans le cadre de nos téléviseurs, le sport et le média se mariant à merveille. Pourquoi risquer le torticolis et l’insolation dans les gradins du court alors que votre télé vous propose le cadrage parfait, les ralentis des balles effleurant les lignes blanches, les gros plans sur les people se pavanant cachés derrière leurs lunettes de soleil, les plans de complaisance sur les beautés anonymes éparpillées dans la foule ? Après ces deux semaines de luxe et de confort, où l’arbitre peut et se doit de réclamer le silence pendant les jeux, où même la sueur sur la peau des joueurs semble un nectar, nous passerons aux choses sérieuses. Du 7 au 29 juin l’Euro 2008 de football qui se déroulera conjointement en Autriche et en Suisse va faire vibrer l’Europe tout entière. Enfin nous retrouverons toute la délicatesse de ce sport viril, les tacles appuyés (« À la limite de la régularité »), les gifles et coups de coude (« Je crois que monsieur l’arbitre ne l’a pas vu ! »), les corps étendus sur la pelouse ou évacués par civière vers les vestiaires (« Dès que vous avez des nouvelles n’hésitez pas à intervenir »). Nous aurons droit aussi aux commentaires quotidiens des aficionados, au bureau ou au café, sur la pertinence de faire jouer tel ou tel ou sur les choix tactiques de l’entraîneur, car en France comme chacun le sait « il y a soixante millions de sélectionneurs ». Dans les stades et alentours, saucisses et bières vont s’affronter, supporters et services d’ordre vont se confronter et sur les pelouses les joueurs se rencontrer. Ca va puer le graillon et les suées, ça va hurler, gronder et siffler, il y aura des olas, des rires, des pleurs et du sang. Bref du spectacle et quand vainqueurs et vaincus auront regagné leurs pénates, il sera alors temps d’envisager de suivre le Tour de France cycliste, mais d’ici là … « Que d’émotions mon cher Jean-Mimi ! »