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02/11/2010

Bob Dylan : The Witmark Demos

101102 Dylan The Witmark Demos.jpgIl y a presque un an quand Dylan nous livra son Christmas In The Heart, j’avais hésité entre le rire et les huées, consterné par ces inepties labellisées Noël. A peine écouté, le disque avait disparu dans les profondeurs de ma discothèque où il n’aurait jamais dû entrer.

Aujourd’hui Bob Dylan nous revient avec ses fameuses Bootleg Series, les archives qu’il déterre de ses armoires régulièrement désormais, dans un désordre chronologique complet. Nous en sommes au volume n°9, The Witmark Demos qui couvrent la période 1962-1964. Première impression, c’est copieux ! Deux CD et 47 titres !

A la charnière des années 50’ et 60’ il est cool d’être branché folk et d’écouter Woody Guthrie ou Pete Seeger, nous sommes à l’aube des grands chambardements musicaux qui verront l’éclosion du rock et de la pop. Bob Dylan vient d’arriver à New York et il a signé avec Albert Grossman qui le pousse à enregistrer pour les Editions Witmark (une sous-division de Warner Bros). Entre 1962 et 1964, Dylan a une vingtaine d’années (il est né le 21 mai 1941 à Duluth, Minnesota) et il enregistrera pour cet éditeur ces 47 morceaux, avant de le quitter. Dylan est seul avec sa guitare acoustique, de rares fois au piano (I’ll Keep It With Mine) et un peu d’harmonica, sa voix est celle de ses débuts, nasale et si caractéristique. Cette voix qu’on a pu détester et dont moi-même j’étais parfois agacé en ces temps ancestraux, mais qu’aujourd’hui je retrouve avec grand plaisir et sais mieux apprécier. C’est l’époque du Dylan alchimiste qui à partir de traditionnels américains ou de blues peu connus crée des chansons qui deviennent par la magie de la transmutation ses propres chansons, des chefs-d’œuvre qui deviendront or et immortels c’est à dire des classiques eux aussi repris par une foultitude d’autres artistes. Le cercle est bouclé. 

Le CD est un peu austère (enregistrement brut, on entend Dylan tousser ou s’éclaircir la voix, mais néanmoins de qualité au niveau son) en raison de l’accompagnement réduit au minimum en mono et des textes pas franchement rigolos mais entre ce disque un peu triste et la grosse déconnade de l’an dernier, pour moi il n’y a pas photo, même en noir et blanc c’est le frisé des sixties qui remporte la mise. Sur ces deux disques, quelques inédits (Farewell, All Over You, Tomorrow Is A Long Time par exemple), des titres dans des versions différentes (Only A Hobo) ne serait-ce que parce que Dylan est seul, et bien sûr des classiques dans leurs premières moutures comme Blowin’ In The Wind, A Hard Rain’s A-Gonna Fall, Masters Of War, Don’t Think Twice It’s All Right, Girl From The North Country, The Time’s They Are A Changin’ ou Mr Tambourine Man. Un retour sur le Dylan d’avant The Free Wheelin’, la genèse en somme.  

Dans le coffret, un épais bouquin bourré de photos du jeune Dylan, d’affiches de concerts dans les petites salles de ses débuts et des reproductions des tapuscrits de certaines de ses chansons. C’est maintenant qu’il faut se procurer le disque, car son écoute collera parfaitement avec les soirées automnales, ambiance intimiste et sombre.   

 

Bob Dylan - "The Witmark Demos: 1962-1964" from Columbia Records on Vimeo.