21/11/2014
Ils tournent sur ma platine
Les CD s’empilent à côté de ma platine mais comme on ne peut en écouter qu’un à la fois - comme les choses sont mal faites parfois - le choix est cornélien au moment de la sélection qui précède l’ouverture des boitiers. Ce sera donc sans ordre de préférence aucun, que je vous présente ce qui régale mes oreilles ces jours-ci.
Une fois n’est pas coutume, un artiste français ouvrira le bal, Johnny Hallyday. Est-il nécessaire d’écrire Hallyday quand Johnny suffit ? D’aussi loin que je me souvienne, Johnny a toujours été dans le paysage, Retiens la nuit en 1961 ou Les bras en croix en 1962, sont gravés dans ma mémoire comme l’air de flutiau de Bonne nuit les petits. Jojo on l’aime ou on le déteste mais dans ce second cas rarement pour de bonnes raisons, certes on peut moquer ses retournements de veste d’autrefois (hippie, costard, cuir, etc.), sa vie privée et ses propos en interview mais globalement musicalement parlant, le mec a toujours assuré, en tout cas il a l’étoffe des héros du rock’n roll, une voix et un charisme dont il n’a pas à rougir face aux hordes anglo-saxonnes, pas toujours meilleures que lui mais chantant en anglais ce qui cache souvent la mièvrerie de certains textes. Son nouvel album, Rester vivant, vient de sortir, il est très beau et vous ne pourrez que CD à la tentation.
Les arrangements sont particulièrement réussis, très chauds, grâce au piano surtout. Il faut dire que notre homme sait toujours bien s’entourer, Don Was à la production et des pointures internationales aux instruments. Les guitares, électriques ou acoustiques comme le reste des instruments sont parfaitement équilibrés, pas d’excès (solos) ou de tonitruance (cuivres) et sans parler d’intimisme, il y a là un confort sur lequel la voix ample et puissante (presque) toujours intacte (sur disque) de Johnny fait des merveilles. Les textes, à l’unisson, ont la mélancolie que l’âge (71 ans) donne à un homme ayant beaucoup vécu. Inventaire d’une vie, regrets, espoirs encore, Johnny sait nous transmettre son émotion. Un très bel album qu’il serait dommage d’ignorer.
En débutant cette chronique j’ai parlé de pile de CD, mais c’est d’un énorme pavé que nous allons parler maintenant. Bob Dylan vient de mettre à la disposition de ses fans, les fameuses Basement Tapes en version complète. Enregistrements mythiques dans une ferme de Woodstock en 1967 avec ce qui deviendra ensuite le groupe The Band, les musiciens jouent sans contraintes ni projet particulier, juste pour le plaisir. Reprises de traditionnels, inédits ou versions « brouillon » de futurs titres de Bob, les musiciens passent d’un instrument à un autre. Outre les disques pirates circulant depuis des décennies, un double album était paru en 1975, aujourd’hui le pavé, c’est un luxueux coffret de six CD ! Le packaging est superbe, photos, aspect vintage. Le son est très correct mais pas faramineux car il n’était pas prévu que ça sorte dans le commerce à l’époque et enregistré sur un matériel de fortune, le dernier CD (bonus) est même limite mais livré pour son intérêt historique. Le coffret regorge de pépites comme ce This Wheel’s On Fire donné à Julie Driscoll & Brian Auger ou bien une version quasi méconnaissable de Blowin’ In The Wind… Mais je l’ai dit, un coffret pour les fans ou les fadas uniquement, d’ailleurs ce sont souvent les mêmes.
J’en ai pour un moment à digérer tout cela mais déjà d’autres s’annoncent. Ca commence à m’échauffer les oreilles…
05:00 Publié dans Musique | Tags : johnny hallyday, bob dylan | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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