31/05/2012
L’escarbot
L’escarbot est un coléoptère de la famille des Histéridés. Souvent luisant, tout noir ou avec des marques rougeâtres, le corps est dur, de contour ovale ou arrondi. La tête est enfoncée dans le prothorax (premier segment du thorax d’un insecte portant la paire de pattes antérieures) et les antennes coudées ; les tibias antérieurs ont des dents pour le fouissage.
Insecte nécrophore, l’escarbot mangent des larves de diptères, sur les excréments, cadavres et plantes pourrissantes. Relisons Jean-Henri Fabre dans ses Souvenirs entomologiques, bible indispensable de l’amateur d’insectes :
« En avril, sur le bord des sentiers, gît la taupe éventrée par la bêche du paysan ; au pied de la haie, l’enfant sans pitié a lapidé le lézard qui venait de revêtir son vert costume de perles. Le passant a cru méritoire d’écraser sous son talon la couleuvre rencontrée ; un coup de vent a fait choir de son nid un oisillon sans plumes. Que vont devenir ces petits cadavres et tant d’autres lamentables déchets de la vie ? Le regard et l’odorat n’en seront pas longtemps offensés. Les préposés à l’hygiène des champs sont légion. Ardent flibustier, propre à toute besogne, la fourmi accourt la première et commence la dissection par miettes. Bientôt le fumet de la pièce attire le diptère, générateur de l’odieux asticot. En même temps, s’empressent par escouades, venues on ne sait d’où, le Silphe aplati, l’Escarbot luisant trotte-menu, le Dermeste poudré à neige sous le ventre, le Staphylin fluet, qui tous, d’un zèle jamais lassé, sondent, fouillent, tarissent l’infection. »
Et puisque de la classe de Sciences nous sommes passés à celle de Littérature, n’oublions pas le grand La Fontaine et sa fable L’aigle et l’escarbot qui débute ainsi : « L’aigle donnait la chasse à maître Jean Lapin / Qui droit à son terrier s’enfuyait au plus vite. / Le trou de l’escarbot se rencontre en chemin / Je laisse à penser si ce gîte / Etait sûr. »
Bien aise de savoir que d’illustres anciens ont abordé le sujet de l’escarbot dans leurs écrits, vous me direz que tout cela est bel et bien mais n’éclaire guère votre chandelle car vous ne savez toujours pas à quoi ressemble la fameuse bestiole. Ca tombe bien, j’ai des photos.
PS : Le nom exact de notre Histéridés est Hister à quatre macules (Hister quadrimaculatus)
07:00 Publié dans Insectes | Tags : insectes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |