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13/12/2008

Chez Guignol

          J'ai pris quelques jours de congés pour visiter Lyon et comme convenu me voici de retour. Le plus éprouvant n'est pas le voyage Paris-Lyon qui ne dure que deux heures en TGV mais de rallier la gare de départ depuis ma banlieue. Bus et RER en ce lundi matin sont un calvaire. Je chasse de mes pensées ce départ gâché pour ne plus penser qu'à l'arrivée. L'hôtel est loin de la gare de Part Dieu, le temps de prendre possession de la vaste chambre et nous descendons déjeuner au restaurant de l'hôtel. Peu de choix, qualité moyenne, prix exorbitant, ça commence mal mais surtout je me sens arnaqué. Nous débutons notre visite de la ville en empruntant le métro. La station près de notre hôtel se nomme Sans Souci et la ligne est directe pour la place Bellecour, troisième plus grande place de France après l'esplanade des Quinconces à Bordeaux et celle de la Concorde à Paris. On la doit à Louis XIV dont la statue équestre trône en plein milieu. Pour être franc je n'ai rien trouvé à noter de particulier dans mon calepin à son sujet si ce n'est que d'ici j'ai pu apercevoir pour la première fois la basilique de Fourvière au loin au-delà de la Saône. J'y reviendrai plus tard. A cette époque de l'année une immense roue (manège) lumineuse attire tous les regards et donne un air de fête à l'endroit. La ville célèbre aujourd'hui le dernier jour de la Fête des Lumières et particulièrement Marie en ce jour de l'Immaculée Conception. Nous traversons le fleuve par le pont Bonaparte et nous engageons dans la rue Saint-Jean, nous sommes dans le vieux Lyon. Rues et ruelles pavées livrées aux touristes qui s'attardent devant les vitrines des commerces, marchands de jouets en bois, livres, bibelots exotiques. ou bien s'agglutinent pour lire les menus des bouchons, les fameux bistrots lyonnais, avec l'idée d'y revenir plus tard. La montée des Chazeaux, tout en escaliers, nous amène jusqu'au pied de la basilique de Fourvière en passant par les Jardins du Rosaire. Elle est superbe bien qu'elle n'ait pas un style défini. De l'extérieur, entièrement ravalée d'un blanc neige elle resplendit au soleil et du parvis nous surplombons toute la ville. Au-dessous de nous le vieux Lyon, à gauche les pentes de la Croix Rousse, devant nous la presqu'île entre Saône et Rhône avec la trouée de la place Bellecour, là-bas la Tour du Crayon qui doit son nom évident à sa forme et qui appartient au Crédit Lyonnais, d'ailleurs s'est écrit dessus! Il est 17h une messe débute dans la nef comble et illuminée, sans être particulièrement croyant, c'est assez impressionnant. Quand nous ressortons, les éclairages de la Fête des Lumières commencent à parer la ville de ses habits nocturnes en bleu, argent ou rouge. Nous descendons de la colline, place des Jacobins la Fontaine aux Poissons et place des Célestins projections sur la façade du théâtre. Dans les rues, farandoles de lumignons posés sur les rebords des fenêtres. La foule se densifie et les rues devenues piétonnes canalisent cette houle humaine vers la cathédrale Saint-Jean d'où partira la procession mariale, bougie à la main, jusqu'à la basilique, là-haut sur la colline. La cathédrale est enveloppée de couleurs vives et chaudes mouvantes.

Soudain je pense aux Etats-Unis car le plan de Lyon ressemble vaguement à New York, la presqu'île serait Manhattan, bordée à l'ouest par la Saône et à l'est par le Rhône, la Croix Rousse dans le Bronx, le vieux Lyon dans le New Jersey, Part Dieu entre Brooklyn et Queens. C'est du moins l'idée toute personnelle que je m'en fais... De plus en dirigeant mon regard vers Fourvière d'où la basilique domine et protège la cité, "Merci Marie" proclame un panneau lumineux géant, comme ailleurs sur une autre colline on peut lire "Hollywood". Qiuand nous décidons de rentrer à la chambre, l'accès au métro oblige à faire la queue patiemment tant la foule s'y presse. Nous abandonnons l'idée et rentrons à pied, la route est très longue par le cours Gambetta puis le cours Dylan Thomas.

Le lendemain visite de la Croix Rousse, quartier du nord de la ville. Nous prenons le métro car il est très agréable, confortable et "mignon" avec ses trains courts. A l'extrémité de  chaque wagon une large baie vitrée donne une vue panoramique sur le trajet et permet de constater que ça monte sérieusement, d'ailleurs une crémaillère sous le métro en témoigne et nous constatons que nous glissons au fond de notre siège! Visite du quartier pentu et des traboules, ces passages étroits faits d'escaliers, de couloirs et de placettes entre les immeubles. Vous entrez par une rue et ressortez par une autre à l'issue d'un dédale de couloirs. Rues escarpées, rue de la Grande Côte (inutile d'expliquer). Point de vue sur la basilique au loin dans la brume car aujourd'hui il fait moins beau, pluie et neige sont prévues par la météo. Redescente vers la place des Terreaux et la très belle fontaine de Bartholdi, puis l'Hôtel de Ville. Nous traversons la Saône par le pont de la Feuillée. Quartier Saint-Paul, je pense au film de Bertrand Tavernier. De nouveau dans la rue Saint-Jean qui attire comme un aimant. En cette fin de matinée elle est plus calme qu'hier soir, nous cherchons un bouchon car il est temps de déjeuner. Tout est plein, frigorifiés nous regardons les trognes souriantes, le verre à la main, les veinards attablés au chaud. Enfin nous dénichons une table à l'auberge Rabelais. Saladier Lyonnais et saucisson chaud avec un pot de Beaujolais. L'adresse n'est pas mémorable mais le décor est agréable, vieilles pierres et tentures, le temps du repas, bien au chaud, c'est notre tour de regarder les badauds coller leur nez sur les vitres embuées du restaurant. La pluie arrive comme prévue en cours de journée, néanmoins nous continuons notre exploration de la ville avec les Halles, bâtiment clos et moderne. A cette heure peu de monde mais les étals débordent de produits appétissants et luxueux, ça sent le marché pour rupins. Petits restaurants et encas sur le pouce chez certains commerçants comme le plateau d'huîtres chez le poissonnier.

Déjà notre dernier jour, il pleut toujours et sans discontinuer depuis hier. Nous visitons le musée de la Miniature rue Saint-Jean pour être à l'abri mais il s'avère que la visite est particulièrement intéressante. Maquettes et objets expliquant les trucages au cinéma, ainsi que des miniatures représentant des échoppes de commerces ou des pièces d'appartement. C'est absolument merveilleux et à voir. Retour à la cathédrale Saint-Jean car il est bientôt midi et son horloge astronomique va bientôt se déclencher. L'horloge affiche les dates jusqu'en 2019. Quid après ? C'est inquiétant. Mais pas au point de me couper l'appétit. Une belle gamelle où se cotoeint museau, pieds de porc, lentilles et pommes de terre pour débuter, puis une andouillette avec un pot de Côte du Rhône. Dehors il neige faiblement, c'est plus romantique que la pluie. Quand nous reprenons le métro, quelqu'un est tombé sur les voies, le trafic est interrompu un quart d'heure, ça va nous ne sommes pas pressés, nous sommes en vacances. Je vous rassure avant que vous ne vous plaigniez de mon indifférence, le tombé sur les rails s'en tirera sans gros dommages. Dans l'après-midi nous allons à Part Dieu. Si vous aimez les centres commerciaux vous erez gâtés, tous les blaireaux et les enseignes habituelles sont là comme partout. Si comme vous moi vous détestez ces zones d'étalages clinquants, vous souffrirez car en plus c'est très grand. Finalement je préfère ressortir dans le froid, au grand désespoir de ma moitié qui y aurait passé la soirée à tourner et piétiner dans les rayons et allées. Je l'entraîne au hasard, vers la place Bellecour où nous croisons quelques supporters du Bayern de Munich encore assez sages, qui passa un 3-2 ce soir à l'OL sur leur pelouse de Gerland. Plus tard rue Victor Hugo, une gaufre et une boisson chaude dans un troquet sympathique en regardant les passants emmitouflés se hâter sous la bruine neigeuse. Au bout de la rue, la place Carnot au pied de la gare de Perrache où s'est installé un Marché de Noël. Dans la nuit tombée maintenant, alors que quelques flocons volent au vent, les petits chalets éclairés d'ampoules multicolores nous plongent pour quelques temps dans la féerie des fêtes de fin d'année.

Demain matin le TGV nous ramènera à Paris, traversant des champs enneigés comme des photos de cartes postales. Bien sûr il y avait mille autres choses à voir Lyon, milles autres choses à déguster. Pour ceux qui seraient intéressés par cette ville je conseille vivement la lecture du blog de SOLKO http://solko.hautetfort.com/  pour satisfaire votre curiosité.

 

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12:22 Publié dans Voyages | Tags : lyon, bellecour, fourvière, terreaux | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |